Projet Delanne D-300

En 1961, l’ingénieur Maurice Delanne a présenté un projet d’avion de grand tourisme (ou de transport postal) à réaction. Ce nouvel avion, le Delanne D-300 utilisait la formule du biplan sans queue à  voilure décalées. Il devait être propulsé par 2 réacteurs  Turbomeca Marboré II 

Tout commence en 1960, lorsque Maurice Delanne rentre des Etats-Unis où il était installé depuis la fin de la guerre. Il en revient avec l’idée que l’avènement de la propulsion par réaction correspond à  l’augmentation des longueurs de piste et que cela va à  l’encontre du développement de l’avion d’affaires à  réaction pure.

Projet Delanne D-300.
Projet Delanne D-300. source : journal les Ailes du 21 juillet 1961

Les jets d’affaires de l’époque auraient du pouvoir utiliser un grand nombre de terrains alors qu’ils en étaient réduit de se limiter aux luxueuses et longues pistes créées spécialement pour les avions de transport ou les appareils militaires.

Cet état de fait est d’abord dû aux charges alaires s’accroissent, puis parce que le turboréacteur même à  double flux est, à  cette époque, mal adapté aux faibles vitesses de translation des phases de décollage et d’atterrissage.

Bien que Maurice Delanne ait prouvé la valeur de ses concepts,  les chiffres qu’il avance pour son D-1300 sont surprenants (voir caractéristiques ci-contre).

Ces performances devaient être obtenues avec une charge alaire maximale de 157 kg/m² et 800 kg (Marboré II) de poussée totale, soit un rapport poids poussée de 3.9 puisque le poids total au décollage était de 3 145 kg. L’écart de vitesse atteint donc 9, chiffre inégalé pour un appareil de cette classe.

Sur le plan aérodynamique. On note l’utilisation de deux voilures « delta », et le montage sur la seule aile arrière  des gouvernes de profondeur et de gauchissement. Cette disposition (décidée après l’expérience en vol des appareils précédents) dégage entièrement l’aile avant, qui peut ainsi être pourvue d’un système d’hypersustentation optimum.

Chaque voilure avait une flèche au bord d’attaque de 65° (et 10° au bord de fuite), et une surface de 10 m², Le profil est un Naca 65 006 à  calage constant. L’aile avant portait des volets à  recul (15,5 %) avec déflecteur dont le braquage peut atteindre 60°. Leur commande devait être électrique. L’aile arrière portait des ailerons constitués en fait par les extrémités de la voilure pivotant autour d’un axe perpendiculaire au plan de symétrie de l’avion (comme sur le Short SB4 Sherpa de 1953).

Maurice Delanne proposait, étant donné la faible dimension de chaque demi-voilure, de prévoir leur fabrication en demi-coquille d’alliage léger coulé (les revêtements d’extrados et d’intrados étant identiques.

Le fuselage pouvait contenir six passagers, aura une structure, à  4 longerons avec cadres principaux ou secondaires et revêtement travaillant en alliage léger.

Delanne D-300, plan 3 vues
Delanne D-300, plan 3 vues. Source : Philippe Bezard d’après le journal les Ailes

Le train principal s’escamotait en se repliant latéralement dans le fuselage, grâce à  un système de parallélogramme. La roue avant, directrice, se repliait dans la pointe avant du fuselage.

Les deux réacteurs étaient accolés de chaque côté du fuselage, leur alimentation en air était assurée quelle que soit l’Incidence de l’appareil grâce, précisément, à  l’interaction aérodynamique entre les deux voilures.

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