On peut dire que l’histoire du Hutter H30 TS démarre en 1954, époque où commençait à peine à s’amorcer le prodigieux essor des plastiques stratifiés. Eugen Hänle était alors l’assistant du Professeur Ulrich Hütter dans une entreprise engagée dans la fabrication d’éoliennes de grandes dimensions destinées à la production d’électricité.
C’est la conception de pales de 17 m de long, (pour une éolienne à rotor tripale de quelque 35 m de diamètre) qui les amena à envisager, pour la première fois, l’emploi du plastique armé de fibres de verre pour des structures soumises à d’importants efforts.
Cette expérience, Eugen Hänle, qui s’était mis à son compte en 1957 en créant la Société Glasflügel, devait d’abord l’appliquer à la production de pales de rotor d’hélicoptère et de ventilateurs de soufflerie pour le compte de Bölkow.
Parallèlement, il entreprit, en amateur, avec son épouse Ursula (ingénieur elle aussi) la construction d’un planeur, suivant les plans du H30 (établis par Wolfgang Hütter en 1946), mais en remplaçant le sandwich contreplaqué-balsa prévu à l’origine pour tous les éléments en coque (fuselage, aile, empennage) par un sandwich stratifié-balsa, et en réalisant pour lui le premier longeron d’aile à semelles en “roving” (fibres de verre unidirectionnelles) et résine époxy.
Ce H-30, petit monoplace de 13,60 m d’envergure aux performances équivalentes à celles d’un Ka-6, fut mis en chantier fin 57, et terminé en 1960.
Entre temps, Hütter avait développé chez Allgaier le H-30 TS, moto-planeur dérivé du H-30, avec un fuselage modifié pour recevoir un petit turboréacteur BMW 8025. Il était équipé d’une nouvelle voilure de 15 m, doté de volets de courbure, tout en en plastique mais avec semelles de longeron métalliques, en feuilles d’aluminium collées
Hänle, qui avait participé à la construction de cet appareil, utilisa ensuite les moules de voilure pour réaliser (chez Schempp-Hirth, faute de disposer d’un atelier assez grand) deux jeux d’ailes suivant ses propres conceptions c’est-à-dire avec longeron en fibres de verre. L’une de ces voilures fut celle du premier libelle H-301, l’autre celle du premier Diamant Suisse dans sa version originale de 15 m d’envergure.
En raison de problèmes lié au réacteur et en particulier au bruit qu’il produisait, le projet a été arrêté. Par la suite, l’appareil a été retransformé en planeur pur.
Moteur
Le H 30 TS sera d’abord équipé, en septembre 1959, d’un turboréacteur BMW 8025 de 36 kg de poussée à 45 000 T/min.
Puis, en mai 1961, à la suite d’un important chantier de modification, il sera équipé d’un BMW 8026 de 40 kg de poussée à 46 000 T/min.
Nombre d’exemplaire produit
Un seul exemplaire a été produit, qui comme nous l’avons vu a évolué en 2 versions. Immatriculé D-KABA, il a été perdu en août 1968 suite à accident lors d’un lancement au treuil.