Sipa S.200 Minijet
Histoire du Sipa S.200 Minijet
Dans les années 1950, la société française SIPA a développé le Sipa S.200 Minijet en collaboration avec Yves Gardan. Ce dernier avait entamé le projet GY-40 après avoir établi des contacts avec Turboméca. Le Minijet, un biplace d’entraînement mono-réacteur, se distingue par sa configuration bipoutre et sa taille réduite.
Le Minijet est équipé d’un turboréacteur Turbomeca Palas, ce qui lui permet d’atteindre une vitesse maximale de 460 km/h.
C’est Roger Launay qui a piloté le prototype lors de son premier vol le 14 janvier 1952.
Le Sipa S.200 a été présenté comme le plus petit biplace à réaction du monde à sa sortie et a conservé ce titre pendant longtemps. Bien que le MicroJet 200 soit un autre candidat potentiel pour ce titre, il s’agit d’un biréacteur plutôt qu’un mono-réacteur.
Le prototype du Minijet a subi plusieurs modifications au fil du temps, notamment au niveau des poutres, de la verrière et des commandes de vol. La voilure est restée inchangée, mais était plus courte de 80 cm que celle des modèles de série produits ultérieurement.
Seuls sept avions ont été construits, dont deux prototypes et cinq appareils de présérie. À l’exception du N°5, tous ont été affectés au Service de la Formation Aéronautique et ont été basés à Saint-Yan.
Malgré l’intérêt certain qu’il a suscité au moment de son lancement, le Minijet ne sera finalement jamais construit en série.
Presentation
Wings
Il s’agit d’une voilure monoplan cantilever ; aile médiane à profil laminaire. L’envergure est de 7,20 m. Sa surface totale est de 8,0 m². Chaque aile comporte un aileron et un volet type Fowler à double fente.
Empennage
Il est supporté par les deux poutres. Son plan fixe fait lien avec celles-ci et assure la rigidité de l’ensemble. la profondeur court sur l’intégralité du plan fixe.
Landing Geard
L’atterrisseur est de type tricycle. Il a été étudié et fabriqué par ERAM. Le train principal s’escamote complètement dans le fuselage. Ce qui n’est pas tout à fait le cas de l’atterrisseur avant qui reste légèrement sorti, procurant ainsi une ultime protection à l’habitacle en cas d’atterrissage train rentré. Il existe une béquille arrière escamotable elle aussi, et qui assure la protection des poutres en cas d’atterrissage trop cabré.
Réacteur
Un réacteur Turboméca PALAS de 150 Kp sur le N°1 et de 160 Kgp sur les suivants
Organes de démarrage
Démarreur électrique Turboméca
Organes d’alimentation
Carburants : Kérosène pour le fonctionnement normal, Essence pour le démarrage
Réservoir de kérosène : 2 x 60 litres dans chaque aile, 1 réservoir central de 120 l dans le fuselage. Soit une capacité totale d’environ 240 lites.
Application
Sipa 200 Minijet N°1 – FWCZK
Il effectué son premier vol le 14 janvier 1952 aux mains de Roger LAUNAY. Ce vol aurait pu se terminer très mal lorsque lors d’un dernier passage R.LAUNAY a rencontré un phénomène vibratoire important. Il réussit malgré tout à atterrir.
L’équipe de la SIPA trouva rapidement l’origine du phénomène, et procéda à des modifications portant en particulier sur les poutres et l’équilibrage du plan fixe.
N°2 – F-BGVB CEV – Réformé
Il représentait l’aboutissement d’une conception définitive de l’appareil, conception qui sera reprise sur la plus part des appareils de présérie.
N°3 – F-BGVM Saint-Yan – Réformé.
Affecté au centre de Saint Yan, cet appareil a finalement été revendu à un ferrailleur par le service des domaines.
N°4 – F-BGVN Saint YAN – Réformé
C’est aux commande du N°4, F-BGVN que Alain Hisler s’est classé 2ième au Lookheed Aerobatic trophy de Coventry le 20 août 1955. Cette compétition était la première compétition mondiale d’acrobatie d’après guerre.
Affecté au centre de Saint-Yan, cet appareil, comme les autres aurait finalement été revendu à un ferrailleur par le service des domaines. Certaines pièces de cet appareil sont aujourd’hui conservées au musée de l’APASY (Association Patrimoine Aéronautique de Saint-Yan) : 2 poutres et 2 verrières.
N°5 – F-BGZI –> Argentine –> USA N917WJ
Acheté à la SIPA par un argentin, M.Wolf, cet appareil a été revendu en 1991 au californien Ascher Ward. Celui-ci a entrepris une première restauration qui permettra avec l’avion de voler en 1993 avec un réacteur Turboméca Palas d’origine. Un deuxième chantier, plus important celui là, a concerné la modification de la cellule pour permettre une remotorisation avec un réacteur GE T58 de 400 Kgp.
C’est dans cette configuration qu’il a été racheté en 2005 par Randy Workman.
N°6 – F-BDHD Saint YAN – Réformé
Affecté au centre de Saint-Yan, cet appareil a finalement été revendu à un ferailleur par le service des domaines. Nous ne disposons pas de photos de cet appareil.
N°7 – F-BDHE –> F-PDHE
Affecté au centre de Saint-YAN, cet appareil sera sauvé du ferraillage par J.Ampouillé, Président du Club Aéronautique Universitaire de Neuilly-sur-Seine, qui le rachètera au services des domaines en février 1963. Il sera alors basé au Mureaux. Il changera à nouveau de mains en 1967, racheté par Charles Bezard.
L’appareil subira une restauration en profondeur. Un nouveau réacteur Turbomeca Palas, provenant de l’hydroglisseur Couzinet, sera acquit et révisé par la Sogerma à Bordeaux. Ainsi équipé, Il revolera, à Persan-Beaumont, le 6 juin 1970, aux mains d’henry Lambert (pilote d’essai à la même époque du GY-100 Bagherra). Depuis cette date, il est toujours basé sur la même plateforme.
Notes et Références
Yves Gardan
Un concepteur d’avions précoce et reconnu dans l’aviation légère française Né en 1925 à Nolay (Côte d’Or), Yves Gardan a grandi dans un environnement propice à l’ingéniosité, ses parents dirigeant une entreprise de charpente-menuiserie. Très tôt, il se passionne pour l’aéronautique, devenant l’un des ingénieurs aéronautiques les plus influents de sa génération, avec des conceptions…