Sipa S.200 Minijet

Sipa S.200 Minijet
Sipa 200 sn4, à Coventry en 1955. Source : Collection Philippe Bezard
Sipa 200 N°1 photographié en 1953, après son dernier chantier de modifications
Le F-PDHE de Charles BEZARD était le sixième de la pré-série, mais pour des raisons inconnues, il est sorti le dernier, d’où son N°7.© Philippe BEZARD

Histoire du Sipa S.200 Minijet

Dans les années 1950, la société française SIPA a développé le Sipa S.200 Minijet en collaboration avec Yves Gardan. Ce dernier avait entamé le projet GY-40 après avoir établi des contacts avec Turboméca. Le Minijet, un biplace d’entraînement mono-réacteur, se distingue par sa configuration bipoutre et sa taille réduite.

Le Minijet est équipé d’un turboréacteur Turbomeca Palas, ce qui lui permet d’atteindre une vitesse maximale de 460 km/h.

C’est Roger Launay qui a piloté le prototype lors de son premier vol le 14 janvier 1952.

Le Sipa S.200 a été présenté comme le plus petit biplace à réaction du monde à sa sortie et a conservé ce titre pendant longtemps. Bien que le MicroJet 200 soit un autre candidat potentiel pour ce titre, il s’agit d’un biréacteur plutôt qu’un mono-réacteur.

Le prototype du Minijet a subi plusieurs modifications au fil du temps, notamment au niveau des poutres, de la verrière et des commandes de vol. La voilure est restée inchangée, mais était plus courte de 80 cm que celle des modèles de série produits ultérieurement.

Seuls sept avions ont été construits, dont deux prototypes et cinq appareils de présérie. À l’exception du N°5, tous ont été affectés au Service de la Formation Aéronautique et ont été basés à Saint-Yan.

Vidéo du SIPA 200, F-PDHE

Malgré l’intérêt certain qu’il a suscité au moment de son lancement, le Minijet ne sera finalement jamais construit en série.

SIPA 200 – Minijet – N°1
SIPA 200 – Minijet – N°2

Presentation

Wings

Il s’agit d’une voilure monoplan cantilever ; aile médiane à  profil laminaire. L’envergure est de 7,20 m. Sa surface totale est de 8,0 m². Chaque aile comporte un aileron et un volet type Fowler à  double fente.

Empennage

Il est supporté par les deux poutres. Son plan fixe fait lien avec celles-ci et assure la rigidité de l’ensemble. la profondeur court sur l’intégralité du plan fixe.

Landing Geard

L’atterrisseur est de type tricycle. Il a été étudié et fabriqué par ERAM. Le train principal s’escamote complètement dans le fuselage. Ce qui n’est pas tout à  fait le cas de l’atterrisseur avant qui reste légèrement sorti, procurant ainsi une ultime protection à  l’habitacle en cas d’atterrissage train rentré. Il existe une béquille arrière escamotable elle aussi, et qui assure la protection des poutres en cas d’atterrissage trop cabré.

Réacteur

Un réacteur Turboméca PALAS de 150 Kp sur le N°1 et de 160 Kgp sur les suivants

Organes de démarrage

Démarreur électrique Turboméca

Organes d’alimentation

Carburants : Kérosène pour le fonctionnement normal, Essence pour le démarrage 

Réservoir de kérosène : 2 x 60 litres dans chaque aile, 1 réservoir central de 120 l dans le fuselage. Soit une capacité totale d’environ 240 lites.

Installation du réacteur Turboméca Palas dans le Sipa 200 N°7
Charles BEZARD devant le Turbomeca Palas du N°7
Sipa 200 F-PDHE, présentation au RSA de Cambrai. Photo Michel Battarel, collection Philippe Bezard

Application

Sipa 200 Minijet N°1 – FWCZK

Il effectué son premier vol le 14 janvier 1952 aux mains de Roger LAUNAY. Ce vol aurait pu se terminer très mal lorsque lors d’un dernier passage R.LAUNAY a rencontré un phénomène vibratoire important. Il réussit malgré tout à  atterrir.

L’équipe de la SIPA trouva rapidement l’origine du phénomène, et procéda à  des modifications portant en particulier sur les poutres et l’équilibrage du plan fixe.

Sipa 200 N°1 F-CVZK en vol avec un P47 du Cercle de chasse de Paris
Sipa 200 N°1, probablement prise avant son premier vol. Source : Agence Intercontinentale, collection Jean-Michel BLANC
SIPA 200 N°1, après son premier chantier de modification. Les portes d’accès ont été installées, les poutres ont été renforcées. Source : Interavia 1953.

N°2 – F-BGVB CEV – Réformé

Max Fish, pilote d’essai du Sipa 200 N°2

Il représentait l’aboutissement d’une conception définitive de l’appareil, conception qui sera reprise sur la plus part des appareils de présérie.


N°3 – F-BGVM Saint-Yan – Réformé.

Prototype N°3, Flight Archives 29 avril 1955

Affecté au centre de Saint Yan, cet appareil a finalement été revendu à  un ferrailleur par le service des domaines.


N°4 – F-BGVN Saint YAN – Réformé

C’est aux commande du N°4, F-BGVN que Alain Hisler s’est classé 2ième au Lookheed Aerobatic trophy de Coventry le 20 août 1955. Cette compétition était la première compétition mondiale d’acrobatie d’après guerre.

Sipa 200 N°4 F-BGVN, mis en piste à Coventry par Alain Hisler aidé de Léon Biancotto et François d’Huc Dressler

Affecté au centre de Saint-Yan, cet appareil, comme les autres aurait finalement été revendu à un ferrailleur par le service des domaines. Certaines pièces de cet appareil sont aujourd’hui conservées au musée de l’APASY (Association Patrimoine Aéronautique de Saint-Yan) : 2 poutres et 2 verrières.


N°5 – F-BGZI –> Argentine –> USA N917WJ

Sipa 200 N917WJ d’Asher Ward en 1996. L’avion est piloté par daryl Greenmayer. La photo est de Michal O’Leary

Acheté à  la SIPA par un argentin, M.Wolf, cet appareil a été revendu en 1991 au californien Ascher Ward. Celui-ci a entrepris une première restauration qui permettra avec l’avion de voler en 1993 avec un réacteur Turboméca Palas d’origine. Un deuxième chantier, plus important celui là, a concerné la modification de la cellule pour permettre une remotorisation avec un réacteur GE T58 de 400 Kgp.

C’est dans cette configuration qu’il a été racheté en 2005 par Randy Workman.


N°6 – F-BDHD Saint YAN – Réformé

Affecté au centre de Saint-Yan, cet appareil a finalement été revendu à  un ferailleur par le service des domaines. Nous ne disposons pas de photos de cet appareil.


N°7 – F-BDHE –> F-PDHE

Affecté au centre de Saint-YAN, cet appareil sera sauvé du ferraillage par J.Ampouillé, Président du Club Aéronautique Universitaire de Neuilly-sur-Seine, qui le rachètera au services des domaines en février 1963. Il sera alors basé au Mureaux. Il changera à nouveau de mains en 1967, racheté par Charles Bezard.

L’appareil subira une restauration en profondeur. Un nouveau réacteur Turbomeca Palas, provenant de l’hydroglisseur Couzinet, sera acquit et révisé par la Sogerma à Bordeaux. Ainsi équipé, Il revolera, à Persan-Beaumont, le 6 juin 1970, aux mains d’henry Lambert (pilote d’essai à la même époque du GY-100 Bagherra). Depuis cette date, il est toujours basé sur la même plateforme.

Charles Bezard devant son Sipa 200 F-PDHE
Roland Lonchambon et Charles Bezard à bord du Sipa 200 n°7 F-PDHE, lors du meeting de Pontoise en septembre 1978. Photo : Philippe Bezard
Sipa 200 n°7 F-PDHE. Photo : Philippe Bezard
Sipa 200 n°7 F-PDHE, meeting de Persan Beaumont
Tableau de bord du Sipa 200 n°7 F-PDHE
Sipa 200 N°7, passage par Beauvais, Roger Parpet et Charles Bezard, décembre 1987
Sipa 200 n°7, au départ des Mureaux pour Persan-Beaumont, 1969.
Le F-PDHE de Charles BEZARD était le sixième de la pré-série, mais pour des raisons inconnues, il est sorti le dernier, d’où son N°7.© Philippe BEZARD
Poste de pilotage du Sipa 200 N°7

Notes et Références

Yves Gardan

Un concepteur d’avions précoce et reconnu dans l’aviation légère française Né en 1925 à Nolay (Côte d’Or), Yves Gardan a grandi dans un environnement propice à l’ingéniosité, ses parents dirigeant une entreprise de charpente-menuiserie. Très tôt, il se passionne pour l’aéronautique, devenant l’un des ingénieurs aéronautiques les plus influents de sa génération, avec des conceptions…

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