Roger Launay - Minijets

Une figure des essais en vol français

Né le 6 novembre 1907 aux Lilas (Seine-Saint-Denis), Roger Launay est l’une des figures marquantes de l’aviation française, ayant contribué au développement et aux essais de nombreux appareils durant plusieurs décennies. Sa carrière s’étend des premiers vols à voile jusqu’aux essais de prototypes emblématiques.

Des débuts dans l’aviation militaire

C’est à 17 ans que Roger Launay découvre l’aviation, en tant que membre d’une société de préparation militaire. Il effectue ses premiers vols sur un planeur Chanut, lancé des buttes du Fort de Romainville. En 1928, il obtient son brevet de pilote et poursuit une carrière au Service Aéronautique, devenu l’Armée de l’air en 1934. Il est affecté à Istres, puis à Étampes, et passe quatre ans et demi au service technique de Villacoublay avant de rejoindre Morane-Saulnier en 1937.

Les premiers essais chez Morane-Saulnier

En mai 1937, Roger Launay est décoré de la médaille d’argent de l’Aéroclub de France, comptabilisant 1570 heures de vol, dont 500 sur des prototypes, un accomplissement rare pour l’époque. Contrairement à de nombreux pilotes d’essai, il n’a jamais été « chasseur ». Entre 1937 et 1939, il effectue les essais en vol des appareils suivants :

1937 : Morane Saulnier MS-405 n°01, équipé d’un moteur Hispano Suiza 12 XGRS.
1938 : MS-405 C1 n°1 de série, MS-406 C1, MS-278 (moteur Clerget 14F à huile lourde), MS-407 LP, MS-350 (moteur Salmson 9AG), MS-350 (avion d’acrobatie, moteur Renault 6Q de 220 cv), MS-430 (biplace d’entraînement, moteur Salmson).
1939 : MS-405 n°7 et n°9, MS-407 (moteur Hispano-Suiza 12 Y 51, atteignant 510 km/h à Bourges).

L’engagement pendant la guerre

Pendant la Seconde Guerre mondiale, Roger Launay rejoint les Forces Françaises Combattantes, où il s’implique au sein du réseau Franco-Polonais F2. Son engagement dans la Résistance marque une période cruciale de sa vie.

Un retour marquant aux essais en vol chez SIPA

Dès 1944, Roger Launay revient à sa carrière de pilote d’essai en intégrant la SIPA. Il réalise le premier vol du SIPA S.10, dérivé de l’Arado 396, à la fin de l’année à Bourges. Il continue de piloter les dérivés de cet appareil, notamment les SIPA S.11, S.12, S.12A, S.111, S.121, et S.111A.

Les années suivantes sont marquées par plusieurs essais d’appareils notables :

1947 : SIPA S.90, ainsi que toute la famille des S.901 et S.902.
1952 : SIPA 200 Minijet.
1955 : SIPA 1000 Coccinelle.

Dernières contributions à l’aéronautique

Roger Launay continue d’apporter sa contribution aux essais des appareils de la SIPA, comme chef pilote d’essai et responsable de la base SIPA de Villacoublay jusqu’à la fin des années 1950. Son travail sur ces prototypes on fait de lui une figure clé des essais en vol de l’aviation française d’après-guerre.

Une vie dédiée aux essais en vol

Roger Launay a marqué l’aviation par ses nombreuses contributions, de ses premiers vols à voile jusqu’à sa participation aux essais de certains des avions les plus innovants de l’époque. Son dévouement et son expertise lui ont valu une reconnaissance durable dans l’histoire de l’aéronautique française.

Distinctions

Tout au long de sa carrière, Roger Launay a reçu plusieurs distinctions, dont la médaille militaire, et il a été nommé officier de la Légion d’Honneur en décembre 1949 pour ses services remarquables dans l’aéronautique.